La fête des Mousselines : une fierté de toute une ville !
« C’est toute une ville, qui s’affaire, qui foisonne, qui s’enflamme, qui se surpasse, qui innove, qui s’enorgueillit ».
L’empreinte de la mousseline sur toute une ville
La mousseline est indissociable de la ville de Tarare. Et pour cause ! L’histoire de ce tissu est intimement liée à celle du Tararien George-Antoine Simonet. Pour comprendre la relation entre ce personnage et la mousseline, il est nécessaire de remonter à 1756 environ, lorsque ce fils de toilier se rend dans la région suisse de Saint-Gall pour apprendre à fabriquer la mousseline, un tissu de coton très fin. Quelques années plus tard, il décide de créer sa propre industrie à Tarare mais en faisant appel à des ouvriers helvètes. Malheureusement, la mauvaise qualité des fils utilisés entraînera la fin de son entreprise et George-Antoine Simonet décèdera en 1778, ruiné et oublié.
L’histoire ne s’arrête cependant pas là et quelques années plus tard, son neveu Claude-Marie Simonet, dit « Simonet Le Jeune », lance véritablement le tissage de la mousseline tararienne. Cette activité, atteindra son apogée au XIXème siècle et propulsera Tarare au rang de Cité de la Mousseline.
La naissance de la fête des Mousselines
La première édition de la fête des Mousselines date de 1893, une année symbolique puisqu’elle coïncide avec l’inauguration de la statue en bronze de George-Antoine Simonet. Lors de cette édition, nous retrouvons les éléments qui feront le succès de cet événement : de nombreux dômes dans la ville, un festival de musique, un grand bal etc.
Au lancement de la fête des Mousselines, aucune régularité n’existait dans sa célébration, de grands dômes étaient dressés pour toutes sortes d’événements, comme par exemple la fête de 1901 qui célébrait la pose de la première pierre du barrage de Joux.
Les éditions suivantes ont lieu à des dates aléatoires, on en recense une en 1904 et 1911. L’édition de 1912 fut considérée comme la première fête officielle des Mousselines. Celle initialement prévue en 1914 fut annulée en raison de l’ordre de mobilisation générale de la Première Guerre Mondiale. La fête est alors absente de la ville durant de nombreuses années, avant de revenir le 31 Juillet 1920. L’année suivante, une nouvelle édition est organisée, la première où une Reine des Mousselines, Marie Ballandras, est couronnée. La fête tient son rang également en 1922, 1923 et en 1939. Cette édition est la dernière, pour la période, puisque l’événement est à nouveau suspendu en raison de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’en 1955. Pour les Tarariens, l’édition de 1955 est incontournable puisqu’elle correspond au début de l’organisation quinquennale de la fête des Mousselines. Depuis cette date, les années en 0 et en 5 sont particulières pour la ville de Tarare et ses habitants.
La reine des Mousselines : l’atout charme incontournable
Depuis l’édition de 1921, les Tarariens élisent leur reine des Mousselines à chaque édition.
A ce jour seize reines des Mousselines ont été élues, même si aujourd’hui les critères d’élection ont évolué. Tarare continue d’élire sa reine et ses dauphines. Ces dernières deviennent, ainsi, le temps de la fête et des cinq années qui suivent de véritables ambassadrices de charme.
La fête des Mousselines : une décoration grandiose
La fête des Mousselines se caractérise en premier lieu par une décoration somptueuse : de grands dômes sont dressés de part et d’autre de la ville, des portes de mousselines sont formées à l’entrée de chaque quartier, les façades des bâtiments sont décorées … Durant cette période, la ville de Tarare se pare de ses plus belles couleurs !
Cette décoration titanesque est mise en place par un grand nombre de tarariens, qui débutent les préparatifs plus d’un an avant la fête. Ces moments de préparation et de décoration sont des instants de convivialité partagés entre habitants. Durant cette période estivale règne alors une ambiance conviviale et agréable dans le centre urbain !
De grands moments de liesse !
La fête des Mousselines ne se définit pas seulement par ces décorations, elle est également le théâtre de nombreux spectacles, concerts, animations de rues, rencontres sportives et culturelles, expositions etc. L’ensemble des activités organisées sur cette période sont mises en place afin que les habitants de Tarare et du territoire, de tout âge, puissent prendre part à un programme riche et diversifié.
Grâce à sa renommée, la fête des Mousselines a vu se succéder de nombreuses figures de la chanson comme Annie Cordy, Michel Fugain et le Big Bazar, Serge Lama, Carlos, La Compagnie Créole, Alain Souchon, Hélène Ségara, Patricia Kaas, Hugues Aufray, Patrick Fiori, Amel Bent et bien d’autres.
Une clôture en apothéose
Le dernier jour des festivités est caractérisé par le traditionnel défilé de chars. Ces derniers sont fabriqués par différentes associations, écoles etc. et sont gardés secrets jusqu’au jour J, le dimanche, jour où ils paradent le long des rues de la ville. Les dizaines de milliers de spectateurs voient défiler joyeusement plusieurs centaines de participants. Les Tarariens de toutes générations sont attachés à ce temps fort de la fête, et ils ont à cœur de le faire perdurer. Le temps d’une dizaine de jours, toute la ville s’affaire, s’enflamme et innove pour se surpasser et faire de cette fête un moment inoubliable !
Nous pouvons résumer la fête en une simple phrase prononcée par Monsieur Jean Chartre, un des organisateurs des éditions de 1965 et 1970 :
« La fête des Mousselines ne se raconte pas, elle se vit ».